Un rêve bien étrange

Un jour, l’un de mes amis me conta un rêve qu’il avait fait alors qu’il venait d’avoir tout juste dix-huit ans. Une nuit, dans son plus profond sommeil, Dieu s’adressa à lui (avez-vous déjà remarqué comme le Seigneur aime à s’approcher de nous dans les ténèbres de la nuit ?)

D’une voix douce, Dieu lui dit :

- Mon enfant, il me semble que tu m’oublies de plus en plus : tu ne pries plus comme avant ; tu ne lis plus ma Parole ; tu ne vas plus beaucoup à l’église… Crois-tu que tu puisses vivre sans ma présence ?

Dans son rêve, mon ami s’entendit répondre :

- Seigneur, tu as été là dans mon enfance par l’intermédiaire de mes parents. Tu as été là dans mon adolescence par les copains que j’ai rencontrés au catéchisme, mais aujourd’hui, je suis un adulte responsable et je suis libre de faire ce que je veux !

Le Seigneur, très compatissant et miséricordieux, lui répondit alors :

- Et bien, soit ! Tu veux conduire ta vie à ta guise. Tu veux être le maître de tes jours et de tes actes, tu veux prendre ton envol. Et bien, soit ! C’est ton droit le plus strict et je ne vais pas t’en empêcher. Mais, sache une chose, une seule : quoi que tu fasses, je serai là, à tes côtés. Dans tes doutes et tes déceptions, dans tes joies comme dans tes regrets.

Le matin, mon ami se leva avec un étrange sentiment : il se sentait vraiment libre, libre comme il ne l’avait jamais été. Il avait atteint l’âge adulte, il avait un travail qui lui plaisait, un petit appartement et enfin, il allait vivre sa vie, celle qu’il avait toujours voulue. Dieu n’était plus cet « obstacle » qu’il ressentait de plus en plus. Il allait vivre pleinement dans un monde qui s’ouvrait à lui.

Mon ami marqua une pause dans son récit, comme une longue hésitation. Enfin, il reprit et me dit :

- Tu sais, vivre pleinement n’est pas possible sans Dieu. J’ai essayé des tas de choses, mais elles ne m’ont apporté que des désillusions. J’avais fondé mon espoir sur la richesse et le confort, sur la reconnaissance des autres, sur l’ambition… Et bien, tout cela ne m’a été d’aucun secours. J’ai tout perdu : mon emploi, mon appartement (j’en loue un avec un colocataire maintenant) ; la joie d’être libre n’a pas duré bien longtemps.

Alors une nuit, mon ami entendit à nouveau la voix de Dieu :

- Mon enfant, es-tu heureux ?

- Seigneur, tu le sais bien. Je ne le suis pas. Je regrette tant de m’être éloigné de toi, d’avoir voulu t’ignorer… Seigneur, pardonne-moi !

Dieu lui répondit :

- Tu sais, tout ce que tu as vécu, tous tes déboires m’ont profondément attristé, moi, ton Dieu. Je souffrais avec toi. Aujourd’hui, je te console, car je t’aime quoi que tu aies pu faire dans ta vie.

Mon ami ne prie peut-être pas plus qu’avant ; il ne va peut-être pas plus à l’église qu’auparavant, il n’ouvre peut-être pas la Bible, comme il le faisait enfant, mais il sait, il a la certitude que Dieu l’aime jour après jour et souvent la nuit, dans ses rêves, il reconnaît la voix du Seigneur qui lui dit :

- Mon enfant, je t’aime quoi que tu aies pu faire et quoi que tu fasses.

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