Demain, je viendrai dîner chez toi !

Pendant la prière du soir, un vieux pasteur entendit la voix du Seigneur :

- Mon ami, demain, je viendrai dîner chez toi !

Le bon pasteur n’en crut pas ses oreilles et il passa une nuit bien agitée, pensant à tout ce qu’il fallait préparer pour accueillir dignement son Dieu.

De bon matin, il se mit aux fourneaux ; il soigna tous les petits détails pour que son Invité se sente reçu comme il se doit.

Vers dix heures, on frappa à la porte. Le pasteur trouva que Dieu avait un peu d’avance quand même, mais enfin ! Lorsqu’il ouvrit, il trouva un jeune garçon tout ému et essoufflé :

- M’sieur l’pasteur, venez vite, ma grand-mère ne va pas bien, elle vous réclame.

- Pas maintenant, j’ai beaucoup à faire, mais dis-lui que je passerai cet après-midi.

Et l’enfant s’en alla.

Vers onze heures, on frappa à nouveau. Cette fois-ci, Dieu était dans les temps, se dit le bon pasteur. Il se trouva nez à nez avec un voyageur de passage.

- Auriez-vous un petit repas et un lit, car je marche depuis de longues journées ?

- Allez à l’auberge et dites que c’est moi qui vous envoie, je m’arrangerai pour le prix de la chambre.

Et le voyageur s’en alla.

A midi, on frappa. Ce ne pouvait être que Dieu, car la ponctualité est une des qualités du Seigneur. Lorsque le pasteur ouvrit, il reconnut trois dames du comité de la vente de paroisse qui voulaient s’entretenir avec lui au sujet du programme à venir.

- Oh, mesdames, ce serait avec plaisir, mais, voyez-vous, là tout de suite, je ne peux pas, j’attends un invité. Repassez donc demain.

Et les dames s’en allèrent.

Toute la journée, le pasteur attendit. Personne ne vint. Le repas refroidit.

Le soir venu, dans sa prière quotidienne, notre pauvre ami s’adressa à Dieu :

- Seigneur, tu m’avais promis de venir dîner avec moi aujourd’hui et tu n’es pas venu !

- Comment cela ? Par trois fois, j’ai frappé et par trois fois tu m’as renvoyé. Souviens-toi : tu aurais pu m’accueillir dans les yeux de la grand-mère de ce petit garçon. Tu aurais pu manger avec moi, en partageant ton repas avec le voyageur et nous aurions pu bavarder ensemble en compagnie des dames du comité de la vente.

Depuis ce jour, le bon pasteur laisse la porte de sa cure ouverte et lorsqu’un invité surprise se présente, il lui offre le gîte et le couvert, car il a compris que dans chaque rencontre, il y a une part de Dieu qui s’invite.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'adore cette histoire qui me permet aussi de découvrir votre blog.