Je vous donnerai un juste salaire

Ev. de Matthieu 20.1-16

En ce temps de carême, nous sommes sensibilisés par les actions que mènent diverses associations dont, notamment, Pain pour le prochain et Action de Carême, à propos de la précarité, de l’exploitation et des conditions inhumaines des travailleurs dans des pays pas si éloignés de chez nous.

Alors qu’en Suisse les syndicats se battent pour dénoncer les abus, pour garantir des conditions de travail acceptables et contre les salaires mirobolants de certains dirigeants, il est des femmes et des hommes qui croulent sous des dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser, d’autres qui tombent malades ou qui meurent à cause des produits toxiques qu’ils manipulent sans protection. Et pourquoi ? Pour offrir, par exemple, des ordinateurs à prix cassés ou d’autres produits dont le prix d’achat cache bien des souffrances et des cris.

Ce samedi eut lieu la vente de roses au profit de cette action. Souhaitons qu’elle ait rencontré le succès qu’elle mérite et que la sensibilisation ait permis de prendre conscience de ce qui se passe en Asie, en Afrique et dans les pays d’Amérique centrale.

« Je vous donnerai un juste salaire » dit le vigneron aux ouvriers qu’il engageait tout au long de la journée. Ici, il n’est pas question d’exploitation mais d’engagement pour une rétribution connue d’avance. Le soir venu, les derniers reçoivent la pièce promise, tout comme les premiers. Mais, la conception humaine du (salaire au) mérite revient : les ouvriers du matin ne peuvent accepter de ne recevoir que cette pièce, eux qui ont sué depuis l’aurore. Le maître leur rappelle alors qu’ils s’étaient entendus avec lui pour une pièce, ce qui leur est donné.

Relisons attentivement le premier verset : « Voici, en effet, à quoi ressemble le Royaume des cieux. » Le propos, ici, n’est pas de dire si le maître a raison ou non d’agir ainsi d’un point de vue économique, social ou syndical, mais de montrer que le Royaume est donné à chacun-e des ouvriers de Dieu sans distinction et que les derniers ne gagnent pas moins que les premiers. Le Seigneur nous accorde son Amour de la même manière, que nous soyons âgés dans la foi ou jeunes, il ne fait pas de discrimination, contrairement à certains employeurs peu scrupuleux qui chassent les aînés pour de plus jeunes ou qui n’engagent pas de nouveaux diplômés, car sans expérience.

Le Royaume n’est pas non plus qu’une promesse d’un monde meilleur à venir. Certes, il l’est aussi, mais c’est surtout ce monde-ci que nous avons reçu pour l’entretenir, le chérir et y semer des graines d’amour, de foi, d’espérance et d’équité. Le travail a déjà commencé et il se poursuit. Tous ensemble, nous sommes les ouvriers de la vigne du Seigneur et il arrive chaque jour de nouveaux travailleurs, prêts à s’engager pour un même salaire, pour rendre notre monde un peu meilleur pour les générations futures. Rappelons-nous aussi les propos d’Antoine de Saint-Exupéry : « Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. »

Avec l’aide de ce Dieu d’Amour, mettons tout en œuvre pour que nos enfants nous disent un jour MERCI.

Renseignements sur la campagne œcuménique (cliquez ici).

Source de l'image : photo personnelle (c) mars 2007.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,
J'ai "attéri" sur votre site par le biais du site de RB "la bête à bon dieu".
Voici un petit message matinal. J'ai eu la chance de venir skier dans votre beau pays qu'est la suisse et j'ai des souvenirs paradisiaques ... of the nicest winter resorts of the world...I had really a great time and it seems strange to me now to have a different approche as "Je vous donnerai un juste salaire"...Switzerland is not THIS in my spirit...I think you undertand what i mean...peace and whitness...How beautifull!!!
Thank you for your answer.