Entre ciel et terre : l'Ascension

Lecture : Actes 1.1-12

La terre et le ciel. Le ciel et la terre

Le récit de l'Ascension du Christ fait écho à celui de la naissance de Jésus. A Noël, c'est le Ciel qui rejoint la terre. Le Dieu d'en haut vient habiter la terre d'en bas. Ce Dieu d'amour s'incarne dans l'humain.

A l'Ascension, c'est la terre qui s'élève un peu plus vers le ciel. Jésus, notre frère, humain parmi les humains, celui qui est ressuscité, qui a vaincu la mort, retourne au ciel, attirant nos regards vers le haut. A Pâques, au pied de la Croix, nous étions dans la tristesse, le regard baissé, désabusé et voilà que Jésus nous exhorte à lever les yeux vers le ciel.

Le Christ est à l'image de l'arbre. Il est profondément enraciné dans la terre, dans cette terre crée par Dieu et il tend vers le ciel. Il nous encourage à être de vrais humains, avec les pieds sur terre, conscients de nos faiblesses et de nos limites, mais avec la tête dans les étoiles, prêts à suivre l'appel du maître.

Mais contrairement à l'arbre, nous ne devons pas rester immobiles, indéracinables. Nous ne devons pas rester de bois ! Aux disciples qui étaient émerveillés par ce spectacle, qui se laissaient porter, eux aussi, à la suite du Christ, les anges viennent leur rappeler qu'ils sont d'en bas, de la terre. Le Fils leur a promis que c'est en bas qu'ils recevront l'Esprit venu d'en haut. Que cette œuvre se poursuivra sur la terre, par eux, avec l'aide du ciel.

Dieu, celui en qui nous croyons, est proche. Il s'abaisse vers nous. Il n'est pas un être majestueux, assis sur son trône quelque part, à des années-lumière de nos préoccupations, de nos doutes ou de nos peurs.
Il est celui qui rapproche le ciel de la terre. Il fait habiter le ciel sur la terre. Et il nous a offert un médiateur en la personne de Jésus-Christ.

Le Christ est le trait d'union entre le Ciel, Dieu, et la terre, nous. Il est celui qui est venu et celui qui s'en retourne vers le Père, après avoir donné son enseignement, après avoir annoncé un Royaume imminent, après avoir guéri des malades, après avoir été la lumière dans les ténèbres de la mort.
Jésus, c'est le seul visage de Dieu que nous avons pu contempler, c'est le seul corps de Dieu que certains ont pu toucher.

Aujourd'hui, le Maître s'en va vers le ciel, rejoindre celui qui l'a envoyé. Il donne aussi une promesse aux disciples. Non, ils ne resteront pas seuls, désemparés, laissés à eux-mêmes. L'Esprit viendra s'emparer d'eux, il fera des foules des témoins louant Dieu jusqu'aux confins du monde ! Les disciples auront aussi à trouver les moyens de poursuivre cette œuvre, de continuer l'évangélisation; de faire en sorte que le ciel et la terre ne soient plus séparés. Que le Dieu d'en haut continue d'habiter la terre d'en bas.

Le récit de l'Ascension est court. Il paraît bien mince en comparaison des récits de la Passion et de la résurrection. Alors que les premiers occupent plusieurs chapitres des évangiles, l'Ascension ne compte que quelques lignes et surtout quelques mots : Jésus s'éleva vers le ciel, pendant que tous regardaient; puis une nuée le cacha à leurs yeux.

Ce récit a surtout une fonction de trait d'union entre Pâques, la résurrection, et Pentecôte, l'Esprit transformant les foules. Le nuage (ou la nuée) cacha le maître aux yeux des spectateurs, comme un voile jeté sur leurs questions, nos questions. Quand viendra la fin, le Royaume ? Que faire maintenant ? Comment continuer ?

Maintenant, c'est à nous, hommes et femmes de la terre, de nous mettre en marche, de proclamer la toute-puissance de Dieu, d'annoncer au monde que Jésus-Christ est ressuscité et qu'il règne, assis à la droite de son Père dans les cieux.


Le ciel et la terre. La terre et le ciel. Avec Dieu, tout est bouleversé. Celui qu'on croyait inatteignable, devient visible. Le ciel vient poser ses pieds sur la terre.
La terre peut toucher du doigt le ciel. Il n'y a plus ni haut ni bas ! Dieu est tout partout !
Ce matin, rappelons-nous que par Jésus-Christ, le Dieu des cieux a habité au milieu de l'humanité. Que par Jésus-Christ, la terre a vu s'approcher le ciel. Que par Jésus-Christ, nous pouvons marcher les pieds sur terre et la tête haute, dans les étoiles.

Souvenons-nous aussi que nous sommes ceux que Dieu a choisis pour être les pieds, les mains et les lèvres de Jésus, aujourd'hui encore. Et que du Ciel, là où il règne, il nous donne la force de poursuivre l'œuvre qui a été la sienne : de faire habiter le ciel sur la terre. Par nos paroles, par nos gestes, par notre présence, nous parviendrons alors, avec les forces données par le Seigneur, à cet exploit que la science ne réussit toujours pas à accomplir : faire entrer le ciel dans la terre !

Amen.

Source de l'image : photo personnelle (c) février 2008.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Problèmes d'expression:
1. "A Pâques...nous sommes tristes... (?)
2. "Dieu est tout partout"(??)
L'ensemble du message fait un peu "langage d'initié", "patois de Canaan"!