Tournons-nous vers les vraies richesses


Marc 10.17-31 : la rencontre de Jésus et de l'homme riche

Voici encore le récit d'une rencontre entre deux hommes que tout oppose : Jésus et un homme riche. Le premier est pauvre et n'a pas de maison où se reposer. Le second dispose de tout et même plus : il avait de grands biens nous dit le texte. Jésus qui connaît le chemin menant à la vie éternelle et le riche le cherchant. Et comme souvent dans les Evangiles, de cette rencontre va naître un enseignement pour les disciples et pour nous, parce que Marc, à l'image de Matthieu et Luc, a cru bon d'en faire profiter ses lecteurs.

Que sait-on de l'homme riche ? Il reconnaît en Jésus un enseignant, un maître qu'il qualifie de bon. Jésus rappelle que seul Dieu est bon. Rencontre de deux compréhensions. Il connaît et observe la loi de Moïse. Il a de grands biens, mais il lui manque quelque chose, une seule chose, lui dit Jésus. Pour gagner ce quelque chose, il doit se défaire de tout le reste, de ses richesses, en en faisant profiter les pauvres. La réponse de Jésus l'attriste, car il comprend que ce qu'il considérait comme "bon", peut-être comme le signe de la bienveillance de Dieu, n'était pas suffisant pour entrer dans le Royaume.

Jésus, une fois encore, nous rappelle qu'on ne peut servir deux maîtres à la fois, et surtout pas l'argent et Dieu. Cela signifie-t-il qu'il faille tout vendre, tout donner, s'endetter et s'appauvrir pour plaire à Dieu ? Non. Il est ici question de priorité et de confiance. Si, comme l'homme riche, on se confie en ses richesses, qu'on y est attaché, qu'on ne peut imaginer les abandonner, pour suivre le Christ, alors, on a fait de ses priorités un mauvais placement. Si la Parole de Dieu est notre richesse, si son enseignement est le trésor que nous chérissons, alors nous avons fait là un placement qui nous rapportera des intérêts.

Avec Dieu, il n'y a pas de demi-mesure. On ne peut pas l'aimer un peu, le servir un peu, l'honorer un peu. C'est tout ou rien ! Ce que Jésus dit à l'homme riche, c'est : ou tu vends tout et tu me suis, ou tu gardes tes biens et tu renonces à me suivre !

Dans cette période de crise financière qui bouleverse les valeurs de notre monde, combien de spéculateurs et d'épargnants ont-ils dû, eux aussi, perdre ce en quoi ils espéraient ? Pour certains, ils ont même tout perdu, à leurs dépens ! Ont-ils gagné quelque chose de plus précieux ? Pas si sûr !

Dieu est celui qui a tout donné, jusqu'à son propre Fils, mort pour nous sur la Croix. Le Seigneur n'a pas hésité, il n'a pas dit "Oui, mais…" En Jésus, tous nos péchés ont été pardonnés, une fois pour toutes. Dieu n'est pas un froid calculateur, un commerçant se livrant à des calculs d'épiciers. Dieu aime la multiplication du pardon et de l'amour et non l'addition des fautes et de la culpabilité.

Si Dieu, un jour, a tout donné, à combien plus forte raison, devrions-nous, nous aussi, tout donner, sans compter. Parce que l'amour, cela ne s'achète pas. C'est une richesse qui se divise, qui se partage, sans jamais disparaître. Le pardon, c'est aussi un bien qui se multiplie et qui rapporte… gros.

Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille, qu'à un riche d'entrer dans le Royaume. Durs propos de la part du Messie. Cela tient de l'impossible ! Mais, en même temps, Jésus le rappelle, rien n'est impossible à Dieu. Lui, il peut faire passer un chameau dans le trou d'une aiguille !

Les disciples, eux aussi, ont tout abandonné pour suivre celui qui a fait d'eux des pêcheurs d'hommes. Renoncer à son confort personnel, professionnel, oser se remettre en question et prendre des décisions audacieuses, tourner une page du livre de la vie, ne pas regarder en arrière, mais toujours droit devant, voilà ce à quoi nous exhorte Jésus. Même pris par le doute, dans le jardin de Gethsémani, Jésus n'a pas cherché à se dérober, il a accompli la volonté de son Père… jusqu'au bout.

Nous aussi, à des moments de notre vie, nous avons peut-être dû abandonner des certitudes, des sécurités, une assurance certaine, pour nous lancer dans de nouveaux défis, pour suivre la voie qui nous était tracée. Avons-nous regretté nos choix ? Et si c'était à refaire… ?

Avec Dieu, il n'y a pas de doute. Si nous plaçons notre confiance, notre foi, en Lui, dans l'assurance de son amour et de son pardon, alors, nous pourrons marcher à la suite du Christ avec force et courage, renonçant aux richesses bien trop illusoires et séduisantes de ce monde, pour nous tourner vers les vraies richesses, celles qui viennent de Dieu et ainsi recevoir la vie éternelle en partage.

Amen.

Pour découvrir un autre éclairage basé sur le texte de Matthieu 19.16-30 : http://www.croire.com/article/index.jsp?docId=2317273&rubId=188

Source de l'image : photo personnelle (c) juillet 2008.

Aucun commentaire: