L'unité au quotidien


Lettre aux Ephésiens 4.1-6
L'apôtre Paul écrit aux croyants d'Ephèse alors qu'il est en prison à cause de la Bonne Nouvelle reçue de Christ. Il connaît cette communauté, puisqu'il a déjà eu l'occasion de la rencontrer lors de son troisième voyage missionnaire en Asie mineure. Et, à son arrivée, il y eut un tumulte entre les proclamateurs de l'Evangile et des artisans façonnant des statues du temple dédié à la déesse grecque Artémis, temple considéré comme l'une des Sept Merveilles du monde.

Ce court rappel et cette mise en perspective me semblent importants pour la suite de notre réflexion.

Dans le texte d'aujourd'hui, Paul insiste sur l'unité de la foi. Avoir la foi, la pratiquer, implique une manière de vivre ensemble qui soit digne de cette foi nouvelle pour les Ephésiens : je vous exhorte donc à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. Je trouve que Paul met la barre haut ! Parce que, croyants ou non, en Eglise ou dans la vie quotidienne, dans nos relations avec nos proches, nos collègues ou des étrangers, il n'est pas toujours facile de faire preuve d'humilité et de douceur. Il m'arrive, mais sans doute à vous aussi, de sortir de mes gonds !

Je crois que le message de Paul n'est pas une invitation à tomber dans la mièvrerie, dans une sorte de comportement "tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil !" Le message central de ce texte est que l'unité dans l'Esprit et l'unicité de Dieu sont des évidences, des piliers de la foi qui ne sauraient être remis en question. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême et un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.

La vocation nouvelle à laquelle les croyants d'Ephèse ont été appelés est celle d'être, eux des païens, des non juifs, membres du corps du Christ, de ce corps qui prendra bientôt le nom d'Eglise. Ainsi, être membres du corps de Jésus Christ, implique de rejeter tous les autres dieux, toutes les idoles qui ont pu être les leurs auparavant. Et c'est ici que le rappel du tumulte entre les artisans qui façonnaient des répliques du temple d'Artémis et Paul est important. Si nous croyons en Dieu, seul Seigneur, seul Dieu et Père de tous (ici Paul insiste), nous devons par conséquent nous détourner des idoles de notre monde et elles sont nombreuses, ces images faites de mains d'hommes. Pensez par exemple à l'argent qui gouverne le monde, une crise financière et voilà notre société plongée dans la panique ! Le désir d'en gagner toujours plus, la peur d'en manquer. La réussite sociale et professionnelle : acquérir du prestige et la considération des autres, être reconnu, avoir un certain train de vie, posséder des biens matériels.

Mon propos n'est pas de dénigrer tout cela et de prétendre qu'il est malsain de jouir d'un certain confort. Non ! Ce que je veux mettre en évidence, en écho aux propos de Paul, c'est la place que nous accordons à ces commodités dans notre vie. Sont-elles devenues des éléments si indispensables que nous tendions les diviniser ou sont-elles des moyens de vivre ?

Pour Paul, tout comme le Christ l'a dit avant lui, il n'est pas possible de servir deux maîtres à la fois. Dieu est le seul maître qui mérite d'être servi et suivi par le médiateur qu'Il a envoyé dans le monde, Jésus Christ notre Seigneur. Ce Dieu est si riche en plénitude qu'Il est, comme le dit Paul : au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. Il nous comble de ses bienfaits au-delà de nos attentes et nous accorde sa grâce sans que nous le méritions par nos oeuvres.

Evidemment, nous sommes tous différents, chacun avec sa personnalité, ses qualités et ses défauts. Nous avons tous une vie propre qui est la nôtre. Mais, croyants en un Dieu unique, nous sommes unis à Lui et les uns les autres par l'Esprit saint. Ce n'est pas un esprit de rivalité ou de jalousie, mais un Esprit d'unité et d'union. Dans la première lettre que Paul adresse aux Corinthiens, il parle aussi du corps : Ainsi, le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres... Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.

Etre membres du corps du Christ, c'est partager une même foi, une même espérance, un même baptême, bien que dans les faits, ceux-ci puissent prendre des formes un peu différentes. Nos Eglises ont a coeur de vivre leur foi dans l'unité, mais pas dans l'uniformité. Il ne s'agit pas de gommer nos particularités, de renier nos origines ou de nous fondre dans une sorte de "religion standard", mais de vivre ensemble l'unité du corps, de partager ensemble la foi et l'espérance que nous plaçons dans le Dieu des cieux, tout en gardant ce qui fait notre identité propre. Nous en sortirons grandis !

Avant de conclure, j'aimerais faire un clin d'oeil à Jean Calvin, le réformateur français dont nous célébrons cette année le 500e anniversaire de sa naissance. Calvin accorde une grande place à l'Esprit. Pour lui, la foi nous est donnée par le Saint-Esprit. Ce dernier utilise la foi comme le ciment qui nous lie au Christ. C'est aussi cet Esprit, troisième forme trinitaire, qui nous donne l'assurance d'être sauvés non par nos propres actes, mais par la grâce imméritée de Dieu seul. Mais je m'arrête là, car ce thème mériterait à lui seul de longues heures de débat.

Revenons aux propos de l'apôtre des Gentils, celui qui a eu pour vocation de proclamer l'Evangile aux païens. Il nous exhorte à vivre l'unité au quotidien, à nous supporter les uns les autres, en nous respectant tels que nous sommes, chacun étant un membre à part entière du corps de notre Seigneur Jésus Christ. Il nous rappelle aussi que c'est par la paix que nous vivrons cette unité donnée par l'Esprit. Cela n'est pas facile, cela n'est pas inné. C'est un défi de chaque jour ! Mais si nous plaçons notre confiance et notre espérance dans le seul Dieu et Père de tous, reconnaissant en Lui le seul maître digne d'être servi et suivi, alors nous pourrons être les membres vivants du corps de notre Seigneur Jésus Christ, membres audacieux, prêts à vivre d'une manière digne de la vocation qui nous a été adressée.


Amen.

Source de l'image : photo personnelle (c) avril 2009.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Voici quelques remarques critiques:
1. Paul est-il bien l'auteur de cette épître? Et les destinataires sont-ils bien les Ephésiens? Ces questions doivent être posées (cf. l'introduction de la TOB p. ex.)
2. La mention de Actes 19,23ss est donc problématique pour l'interprétation de Ep.
3. Dans le passage choisi, l'auteur insiste sur l'unité de Dieu, d'où découle l'unité de l'Eglise. Mais vous prenez ensuite diverses directions un peu pêle-mêle. Cela manque de cohérence: la pointe, c'est l'unité ou les richesses?

Anonyme a dit…
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