Partageons nos peines

Psaumes 10.14, 17

La vie chrétienne ne nous met pas à l’abri des déboires que notre monde compétitif crée dans sa course à la réussite. Etre chrétien, c’est vivre dans la société, c’est en être un membre à part à entière. Nous entendons trop souvent ces arguments : « Si Dieu existait, Il ferait ceci ou cela ! » ou « Si tu es croyant, tu es toujours joyeux ! » Rien n’est plus faux !

Notre vie, à l’image de celle de n’importe qui, est faite de haut et de bas, de joies et de peines, de remises en questions, de doutes et, peut-être aussi de déprimes et d’angoisses, devant un avenir incertain.

Nos bergers, nos pasteurs, ont, eux aussi, de ces moments de « cafard ». Nos Eglises sont confrontées à de nombreux problèmes qui conduisent nos ministres à une charge toujours plus lourde de travail. A un moment, la coupe est pleine, il y a trop ! Cela peut se ressentir lors d’une célébration : la tristesse, la lassitude et le découragement auront pris le dessus sur la joie d’annoncer l’Evangile.

Dans de tels cas, on peut considérer un culte comme « raté », parce que l’officiant n’était pas en forme. On peut lui reprocher son manque d’entrain. Mais, on peut aussi recevoir sa tristesse, comme un appel qu’il nous adresse pour l’entourer et le soutenir ; pour nous engager peut-être un peu plus, pour devenir l’oreille attentive de celui qui, habituellement, écoute et réconforte.

Dieu s’approche de ceux qui crient à Lui. Dieu voit la peine et la souffrance, nous assure le psalmiste. Mais Dieu a besoin de nous tous ! Il a besoin que nous soyons ses envoyés aussi auprès des bergers qui ne vont pas bien.

Partager, c’est diviser les problèmes et multiplier la joie. Partager, c’est prendre, pour un temps, la place de l’autre et laisser l’Esprit agir et parler par nous. Partager, c’est accompagner, faire route les uns avec les autres et les soutenir.

N’oublions pas que Jésus a, lui aussi, vécu des crises : Mon âme est triste jusqu’à la mort (Matt. 26.38) ; Mon Père, s’il est possible que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux (Matt. 26.39) et surtout : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27.46).

Malgré ses doutes, Jésus a toujours mis sa confiance, sa foi, en Dieu, son Père céleste, qui l’écoutait en accueillant ses prières et ses cris. Cette espérance, cette confiance est aussi la nôtre aujourd’hui. Au cœur de nos problèmes et de nos remises en question, il y a une certitude : Dieu n’est jamais très loin ! Il nous écoute et nous parle par ceux qui nous entourent. Il nous relève par les mots de nos proches. Ouvrons alors nos oreilles et nos cœurs pour accueillir le baume qui cicatrisera nos blessures.

Source de l'image : photo personnelle (c) Novembre 2007.

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