Dans notre vie, nous avons tous, à un moment ou à un autre, pensé que nous méritions mieux que le quotidien qui est le nôtre. Nous avons rêvé d’un eldorado, d’un « paradis » lointain, où tout serait mieux. Nous avons souhaité tout quitter pour aller à la rencontre de ce lieu. Et puis la raison l’a emporté : nous sommes redescendus sur terre et nous nous sommes accommodés de notre « pauvre » existence.
Certains se sont risqués, à l’image du jeune fils de cette parabole, à aller voir ailleurs, à relever le défi : repartir à zéro, tout construire, tout reconstruire… Quelques-uns y sont parvenus et ont trouvé le bonheur, la richesse, persuadés qu’ils sont d’avoir bien fait de tout lâcher. D’autres, par contre, s’en sont mordu les doigts. Tout comme le fils qui se rend compte que sa situation n’est pas si enviable que cela, que c’était bien mieux avant, chez son père, même si les exigences et les corvées pouvaient semblé pesantes.
La prise de conscience de s’être trompé conduit à la culpabilité : « je lui dirai [à mon père] : Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils. » Dans la situation de ce fils, aurions-nous eu le courage de revenir à la maison paternelle ? Aurions-nous risqué le regard, forcément réprobateur du père, qui avait consenti à avancer la part d’héritage ? Aurions-nous été prêts à écouter des reproches sévères ?
Aux yeux de Dieu, notre liberté est notre bien le plus précieux. Il n’est pas celui qui nous juge sur nos actes, nos errements, nos erreurs, mais Celui qui nous aime au-delà de nos actes, de nos errements et de nos erreurs. Il est ce Père aimant qui nous accueille, sans reproche, sans jugement. Nous nous culpabilisons d’avoir fait ceci ou de n’avoir pas fait cela ; nous cherchons mille excuses pour nous justifier, pour tenter de ne pas perdre la face. Mais Dieu, plein d’un amour incommensurable, nous connaît et avant même que nous risquions une parole, Il nous reçoit, Il nous accueille.
Cet amour sans limite, nous pouvons, nous aussi, le partager avec le prochain, et surtout avec celui qui est éloigné. Accueillir sans juger, recevoir sans reprocher, voilà ce à quoi nous sommes exhortés par cette parabole.
Nous pouvons aller voir ailleurs, si c’est mieux qu’ici. Mais le « paradis », le lieu le plus beau, c’est celui où Dieu habite. C’est ici, dans notre cœur, dans la relation que nous tissons avec notre prochain et donc avec Dieu. Pourquoi aller au-delà de l’horizon chercher un avenir incertain quand le présent s’offre à nous, tout comme Dieu offre son amour à chacun de nous ?
Source de l'image : photo personnelle (c) septembre 2007.
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