Cette rencontre de Simon avec Jésus nous interpelle et nous remet en question. Aujourd’hui, nous n’aimons pas trop être bousculés dans nos certitudes. Nous n’aimons pas celui ou celle qui vient perturber la « belle » harmonie que nous mettons tant de mal à construire et à préserver.
Simon, c’est celui qui pense faire bien, que l’on respecte. Il n’invite pas n’importe qui chez lui. Il fait attention à ce qu’on pense et dit de lui. Alors, Jésus à sa table, pensez…. Quel honneur pour lui ! On dira plus tard : « C’est Simon, chez qui le prophète Jésus a mangé ! »
La femme, c’est celle ou celui qu’on regarde de travers. On ne sait pas grand-chose d’elle, mais une chose est sûre : c’est une pécheresse, point barre ! Il n’y a rien de plus à dire. Et surtout, elle n’a rien à faire chez Simon ! Alors quand elle entre et va à Jésus, Simon se dit sûrement : « Je devrais la renvoyer, la chasser, mais qu’est-ce qu’on dira de moi ? » « Et puis, Jésus, lui, qu’est-ce qu’il va penser ?…. Bon laissons faire, on verra bien… Mais ce Jésus, il devrait savoir que c’est une mauvaise fille, c’est un prophète, non ? »
Par la parabole, Jésus ne condamne pas Simon en lui disant qu’il l’a mal reçu. Il cherche plutôt à ce que Simon se libère vraiment de tout ce qui l’empêche d’aller à Lui sans que ses considérations, sa réputation soient un obstacle. Tous deux, la femme et Simon accueillent à leur manière Jésus qui les accueille à son tour. Ils seront changés par cette rencontre.
La femme a donné tout ce qu’elle avait : son parfum (peut-être sa seule richesse) et ses larmes. Simon a donné mais peu (ou peut-être beaucoup à ses propres yeux), persuadé que cela suffirait ! Dans notre relation avec Dieu, nous sommes invités à tout donner : tout notre être, toute notre vie, à prendre des risques… Comme cette femme qui aurait pu être réprimandée ou chassée, voire pire encore.
La femme pécheresse pourrait être le nouveau ou la nouvelle arrivé-e dans notre Eglise et qui montre un enthousiasme débordant qui nous paraît suspect, une démonstration exagérée. Non, mais, il ou elle se prend pour qui ? Moi, aussi, j’aime Dieu, mais je ne vais pas commencer d’en faire tout un plat ! C’est quoi tout ce cirque ?!
Dans cette rencontre, Jésus nous invite à faire re-connaissance avec notre prochain, à le découvrir sous un jour nouveau, à faire confiance et à nous décharger sur lui de nos peurs et de nos préjugés. Cela n’est pas facile parce que ce qui nous semblait juste ne l’est plus tant que ça. Mais, à la fin, quelle joie de re-trouver Jésus !
En re-connaissant l’autre, je vais aussi changer mon regard sur moi-même et remarquer que des entraves, des poids m’empêchent d’aimer vraiment Dieu et d’aimer vraiment mon prochain. Qu’est-ce qui, dans ma vie, me retient d’aller librement vers Jésus, de l’accueillir et de recevoir celui qui partage un même amour pour Lui ?
Cela, je peux alors le confesser à Dieu dans mes prières et Lui demander de me libérer de toutes ces entraves. Cela prendra du temps sûrement, mais le résultat n’en sera que meilleur !
En guise de conclusion, je voudrais vous faire partager cette phrase magnifique de St-Exupéry (dans « Le Petit Prince ») :
On ne voit bien qu’avec le cœur,
l’essentiel est invisible pour les yeux !
Source de l'image : photo personnelle (c) août 2006.
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