Un père avec un coeur gros comme ça !

Ev. de Luc 15.11-32

Nous avons déjà entendu à maintes reprises cette parabole de Jésus. Nous avons l’impression de la connaître par cœur, mais il faut le regard d’un enfant, sa curiosité, pour nous pousser à la réflexion. C’est ce qui s’est passé aujourd’hui lors du culte animé par les jeunes du précatéchisme.

• Ce père n’est pas assez sévère ! Il aurait dû donner une leçon à son fils.
• Le frère aîné n’a pas bien réagi, parce qu’un frère, on l’aime toujours !

Voilà deux des idées fortes que les enfants nous ont livrées. C’est vrai que nos discussions s’attachent plutôt à montrer le pardon du père, son amour malgré les « mauvaises » actions de son fils. Le frère, on a tendance à l’oublier, un peu comme un élément du décor !

Les plus jeunes considèrent Dieu comme un père humain, comme leur papa. Mais, peut-être est-ce nous qui cherchons à tout compliquer avec nos interrogations et nos interprétations d’adultes ? Les enfants ont cette capacité à nous bousculer dans nos certitudes : dis, pourquoi ? Dis, comment ?

Dans la parabole, comme dans la vie, il est réconfortant de savoir qu’on peut se tourner vers Celui qui pardonne. Il nous arrive de nous culpabiliser nous-mêmes, de nous enfoncer dans nos regrets, alors une phrase résonne en notre cœur ; une phrase nous raisonne : ton frère était perdu et le voilà retrouvé ! La joie de Dieu est là, dans ces retrouvailles, sans jugements, sans reproches, juste le bonheur d’être là, dans Sa présence.

Nous jugeons parfois bien promptement ; nous prétendons qu’untel n’est pas digne de notre considération ou de notre compassion. Mais que savons-nous de sa vie, de ses problèmes, de ses regrets ? Ne devrions-nous pas, comme le père, nous réjouir de sa rencontre ? Tout comme au frère aîné, Dieu ne ferme pas la porte, il nous invite à entrer et à festoyer avec tous ceux qui sont dans la joie, laissant notre ressentiment au loin.

Aujourd’hui, nous avons été interpelés par les enfants, ces enfants que Jésus n’a pas rejetés, mais accueillis et bénis. Nous aussi, accueillons-nous, soyons dans la joie des retrouvailles et vivons ensemble, dans l’Amour et le Pardon de notre Père.

Source de l’image : photo personnelle © Automne 2006