Ephphata ! Ouvre-toi !

Ev. de Marc 7.31-37

Depuis jeudi, et jusqu’à jeudi prochain, nous, chrétiens de toutes confessions, fêtons la Semaine de l’Unité. C’est l’occasion de faire un pas (et même plusieurs) en direction de l’autre, de celui qui partage un même amour pour Dieu, mais qui l’exprime peut-être d’une autre façon. Le texte-phare de cette manifestation est le verset 37 de Marc 7 : « il fait entendre les sourds et parler les muets ! »

L’épisode de la guérison d’un sourd-muet, relaté ici, me donne souvent à réfléchir et à méditer. Ne sommes-nous pas des « sourds-muets » à la voix du Seigneur ? Entendons-nous Ses appels ? Ne restons-nous pas sourds aux cris de notre monde ? Pourquoi sommes-nous si timides à proclamer l’Evangile ? Pourquoi préférons-nous nous taire plutôt que de lancer à ce monde en déroute : « Dieu est vivant ! »

Ephphata (ou Effata) !, Ouvre-toi ! Que mes oreilles s’ouvrent pour entendre ta Parole, Seigneur !
Ephphata ! Ouvre-toi ! Que mon cœur s’ouvre pour aimer, recevoir et donner, Seigneur !
Ephphata ! Ouvre-toi ! Que ma bouche s’ouvre pour proclamer la Bonne Nouvelle, Seigneur !
Ephphata ! Ouvre-moi un chemin nouveau vers ceux qui ont besoin de mon aide !

Que cet ordre, Ouvre-toi, devienne un refrain dans notre cœur, devant les obstacles qui nous semblent insurmontables.

Devant la méfiance ou la critique, puissions-nous, avant d’émettre un jugement, répéter cette injonction Ephphata ! Ouvre-toi ! Cherchons à connaître pour aimer et pour respecter l’autre, notre prochain. Comme le rappelait l’instigateur de la Semaine annuelle de prière pour l’Unité, l’abbé Couturier : Pour s’unir, il faut s’aimer. Pour s’aimer, il faut se connaître. Pour se connaître, il faut aller à la rencontre de l’autre. Le jugement vient très souvent d’une méconnaissance totale ou partielle de ce qu’est l’autre. Plutôt que d’essayer de mieux le comprendre, nous nous enfermons dans notre propre « tour de verre », sûrs de nos valeurs.

« Aime ton prochain comme toi-même » au-delà de toute différence. Cela n’est pas facile, ne va pas de soi, mais, comme bien souvent, c’est le premier pas qui compte, c’est le premier pas qui nous met en marche. L’apôtre Paul, à plusieurs reprises, rappelle que nous formons un seul corps et que malgré nos différences, nous tous sommes membres du corps du Christ.

Devant nos peurs, notre ignorance et nos hésitations, répétons alors ces mots de libération : Ephphata ! Ouvre-toi ! Que l’Amour inconditionnel de notre Seigneur nous conduise vers nos frères et sœurs et qu’ensemble, d’une même voix et d’un même cœur, nous demandions à Dieu de nous ouvrir les uns aux autres. Ephphata ! Ouvre-toi !

Que nos regards s’ouvrent vers l’horizon.

Source de l’image : Photo personnelle © août 2006