Où sont nos vraies richesses ?


I. Timothée 6.6-10

Ce passage de la lettre de Paul à Timothée est d’une criante actualité. Avez-vous remarqué la place que prend, aujourd’hui, l’argent dans notre vie ? Alors que certains gagnent excessivement, d’autres doivent compter au centime près pour faire vivre une famille. L’argent est devenu aussi un indicateur de réussite sociale : celui qui en a beaucoup, qui a un (très) bon salaire, est considéré, voire respecté par une partie de la population (plutôt aisée) et méprisée par les classes défavorisées. Que ne faisons-nous pas pour de l’argent, pour en gagner plus !

L’apôtre Paul rappelle ici que la vraie richesse, c’est la foi en Dieu. Foi qu’on ne peut nous voler, mais que nous pouvons partager sans jamais en manquer. Il insiste tout de même sur une condition : il ne faut pas désirer plus que ce que nous avons ! « Si nous avons la nourriture et le vêtement, cela doit suffire ». Aujourd’hui, cette affirmation n’est plus vraie, tant les dépenses indispensables auxquelles chacun de nous est confronté sont nombreuses. Finalement, à quoi peuvent servir toutes ces richesses ? A notre mort, nous n’emportons rien ! Si nous sommes riches, nous sommes-nous pas appelés à partager ?

« L’argent appelle l’argent ». Rien n’est plus vrai. C’est aussi cela que rappelle Paul, en montrant que des hommes cupides tombent dans le piège des tentations et des désirs insensés, les éloignant de la vraie richesse : la foi en Dieu. Celui qui est à la tête d’une fortune colossale veut s’enrichir encore plus ; celui qui n’a rien veut le minimum. Mais dans les deux extrêmes, l’argent reste la préoccupation première des esprits, les éloignant alors de Dieu.

Par contre, celui qui se contente du nécessaire pour vivre peut alors se consacrer à amasser des « trésors dans le ciel où la teigne et la rouille ne détruisent point » (Matt. 6.20). Il ne faut pas voir là une invitation à s’appauvrir ou à se mettre dans une situation financière précaire, au nom de la foi en Dieu. Il faut plutôt se demander en quoi je mets ma confiance : dans le monde ou en Dieu ? Car il est impossible de servir deux maîtres à la fois (Matt. 6.24). Cela fait écho à la rencontre de Jésus et de l’homme riche (Marc 10.17-22). Ce jeune homme accomplissait la Loi dès son enfance, mais il sentait qu’il lui manquait encore quelque chose pour hériter de la vie éternelle. Jésus l’invita, avec amour, à vendre ses biens, à en faire profiter les pauvres. Le riche s’en alla tout triste. Pourquoi ? Il comprit alors que ses propres œuvres, que sa propre réussite dont sa fortune était une preuve, ne lui étaient d’aucun secours. Il comprit qu’il devait alors faire le « deuil » de ses richesses s’il voulait suivre le Christ. Tout comme ce dernier ne possédait rien sinon l’amour total du Père.

Dans notre monde mercantile, sachons choisir nos vraies richesses, celles qui sont inaltérables, qui nous rendrons riches de la foi en Dieu. Ne courons pas vers de futiles gains, ne tombons pas dans la spirale du « toujours plus ». Ayons à cœur de partager le véritable trésor : l’amour de Dieu pour chacun de nous.

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