L’imagerie populaire veut qu’ils soient trois, qu’ils soient rois et qu’ils soient d’origine différente, ces mages, visiteurs du « Roi-enfant ». De tout cela, la Bible n’en dit mot ! On sait juste qu’ils ont été intrigués et attirés par une étoile particulière qui les a conduits à Jérusalem d’abord, puis à Bethléem.
Les mages se sont mis en route. Jésus, c’est Dieu qui vient à nous. Les mages, c’est nous qui allons vers Dieu, à sa rencontre. Si le Fils était né d’une volonté d’homme, il serait né à Jérusalem, la capitale ; l’empereur en aurait été le premier averti et la ville entière aurait fait un triomphe à cet enfant, héritier d’un royaume. Mais les voies du Seigneur sont impénétrables, dérangeantes parfois, déroutantes souvent. Jésus, le « Roi-enfant » (expression moins tyrannique que « l’enfant-roi » est né dans l’humilité d’une crèche, à Bethléem de Juda et sa naissance a été annoncée aux bergers, marginaux de l’époque qui dormaient dans les champs.
Les mages, eux, ne se laissent pas surprendre par tant d’étonnement. Il leur suffit de suivre l’appel de cette étoile particulière, d’écouter la voix qui les avertit de ne pas retourner vers l’empereur et de rentrer par un autre chemin. Leur voyage fut long, difficile sans doute, épuisant assurément. Ils auraient pu décider de s’arrêter quelques jours à Jérusalem pour reprendre des forces et réconforter leurs montures. Ils auraient pu chercher un endroit où dormir à Bethléem avant de s’en retourner. Tout comme une année fait suite à la précédente sans pause, sans arrêt, les mages ont repris leur chemin de retour, différent de l’aller, remplis d’une joie nouvelle.
C’est aussi cette image du voyage ininterrompu qui illustre nos vies : nous terminons une année pour entrer dans une autre, sans trêve, sans reprendre son souffle. En une seconde, tout bascule dans une nouvelle année à construire. Comme les mages, nous allons chaque jour à la rencontre du Christ. Nous le cherchons et, souvent, nous le croisons sans même nous en apercevoir : un regard, un sourire, une poignée de main, des propos échangés et nous voilà enthousiasmés, remplis d’une joie nouvelle ! De l’amour de Dieu pour chacun, nous avons tant à donner et à partager, même si nous nous estimons pauvres. De ce même amour, nous avons tant à recevoir ! Notre vie sera alors bouleversée par une rencontre et nous continuerons le chemin de la vie par une autre route.
La tradition populaire veut que nous fêtions « Les Rois » en mangeant des galettes et en laissant le hasard élire le « roi d’un jour », celui ou celle qui devient « l’enfant-roi » ! La visite des mages nous inspire plutôt qu’il n’y a qu’un « Roi-enfant » hier, aujourd’hui et demain et qu’il règne dans nos vies. Ce Roi est venu parmi nous pour nous ouvrir un chemin nouveau. Allons, à la suite des mages, à sa rencontre. Accueillons-le dans notre existence comme notre Roi pour toujours.
Amen !
Source de l'image : photo personnelle (c) novembre 2006
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