Il est bon de rappeler l'essentiel

Luc 10.25-37

Les pharisiens et les maîtres de la Loi étaient les garants de l’héritage du patriarche Moïse qui avait reçu de Dieu lui-même les Dix Commandements. A la lecture de ces injonctions (Exode 20.1-17), on sent bien qu’il y a derrière celles-ci un amour exclusif pour l’Eternel (Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face) et pour le prochain (Tu ne tueras point, tu ne commettras point d’adultère, tu ne déroberas point…). C’est aussi cela que rappelle Moïse au peuple d’Israël dans le livre du Deutéronome (6.4-5).

Mais les « spécialistes de la Loi » ont préféré transformer cet ordre, somme tout logique et simple, en un légalisme compliqué dans lequel chaque geste devait être permis ou interdit par un article de loi. En posant la question, ce docteur de la loi espérait sans doute entendre Jésus lui répondre que seul un respect strict de tous les détails des choses autorisées et condamnées amènerait à la vie éternelle. Mais Jésus ne tombe pas dans le piège ! Plutôt que de répondre directement, en montrant ainsi que l’attitude des pharisiens est erronée, il préfère amener le « spécialiste » à prendre conscience par lui-même de son erreur.

L’histoire du « Bon samaritain » est donc l’exemple de la conduite à tenir pour hériter de la vie éternelle, pour suivre Jésus sur le chemin qui mène au Père. Alors que des Juifs, serviteurs de Dieu aux yeux du peuple avaient préféré changer de route, le Samaritain (peu estimé du peuple juif) vient en aide à ce pauvre homme. Il ne lui demande rien ; il ne s’inquiète pas de son origine, de sa religion ou de sa fortune. Il prend soin de lui jusqu’à donner de l’argent à l’aubergiste et à promettre de revenir payer le surplus.

La conclusion devient dès lors évidente : le Samaritain est celui qui a bien agi dans l’esprit de la loi : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Là encore, Jésus ne condamne pas le « docteur de la Loi » mais il invite à faire de même, à changer de comportement. Il ne doit plus dès lors s’enfermer dans le légalisme absolu, critiquer ceux qui n’appliquent pas à la lettre les lois promulguées par ces « spécialistes », mais, plutôt, à pratiquer l’amour du prochain au nom de l’amour de Dieu. Là est toute l’essence même de la Loi !

La parabole du « Bon Samaritain » n’est pas démodée de nos jours ! N’avons-nous, nous aussi, tendance trop souvent à nous cacher derrière des lois compliquées pour exclure des personnes différentes en nous appuyant sur des lois « humaines », plutôt que d'accueillir ces envoyés de Dieu en nous fondant sur l’amour du Seigneur et du prochain ? Chaque jour, dans nos vies, que cet appel résonne, hurle à nos oreilles : l’essentiel, c’est cela : aime ton prochain comme toi-même !

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